Globalement, la principale motivation pour continuer à travailler après l’âge légal de la retraite est liée au salaire : en moyenne 36 % de tous les travailleurs interrogés affirment qu’un salaire plus élevé les inciterait à ne pas encore prendre leur pension. En deuxième position (31 %), citons la diminution du nombre d’heures de travail. Le contenu du travail clôture le top trois : un travailleur sur cinq (21 %) indique qu’il travaillerait plus longtemps que l’âge légal de la retraite si le contenu de la fonction devenait plus intéressant ou avait plus de sens.
Toutefois, les facteurs de motivation ne sont pas les mêmes dans tous les pays et varient aussi selon l’âge, même si nous pouvons distinguer certaines tendances. Environ la moitié des travailleurs entre 25 et 34 ans en Belgique (48 %) et en France (51 %) continueraient à travailler plus longtemps moyennant un salaire plus élevé. Au Royaume-Uni (54 %) et aux Pays-Bas (35 %), cet argument motive surtout le groupe le plus jeune (18-24 ans). Le salaire supplémentaire reste un facteur clé dans les différents groupes d’âge, mais l’importance diminue avec l’âge. Une réduction du nombre d’heures de travail est essentielle dans les groupes d’âge plus jeunes et moins d’application pour les plus de 55 ans. La même tendance s'observe en termes de contenu : plus le travailleur est jeune, plus un travail intéressant et pertinent peut le convaincre de continuer à travailler plus longtemps.
« Il convient de souligner la division au sein du groupe des plus de 55 ans : dans chaque pays (sauf en Allemagne), c’est ce groupe qui déclare qu’il ne trouverait pas grave de travailler plus longtemps que l’âge légal de la retraite (en moyenne 18 %), mais c’est aussi celui qui indique le plus souvent que rien ne peut les faire continuer à travailler plus longtemps (29 % en moyenne) », explique Anne-Lise Demortier chez SD Worx.
Étonnamment, les plus de 55 ans se sentent aussi plus énergiques au travail que leurs collègues âgés de 18 à 24 ans. Près de la moitié (49 %) du groupe cible plus âgé affirme déborder d'énergie très souvent. Les jeunes enregistrent un pourcentage inférieur, soit 24 %. En outre, une personne de plus de 55 ans sur cinq (20 %) déclare se sentir en forme chaque jour au travail, contre 12 % des jeunes travailleurs (18-24 ans). Cette différence s'explique peut-être par la perception du travail. Plus d’un travailleur sur trois (36 %) de la catégorie d’âge 18-24 ans associe souvent le travail à une charge mentale lourde. À partir de 55 ans, ce pourcentage baisse à 29 %.
« Nous remarquons que les travailleurs des catégories d’âge supérieures se sentent plus à l’aise et plus en forme ou plus énergiques au travail car l’ensemble des tâches leur est plus familier. Grâce à leur longue expérience, ils s'inquiètent moins vite et gèrent généralement bien leur travail. En outre, ils connaissent souvent une situation plus stable qu’un jeune travailleur qui se trouve au début de sa carrière et ressent davantage de stress en raison de l’équilibre vie professionnelle/vie privée ou de sa situation financière. Il appartient à l’employeur de sonder régulièrement ses travailleurs et d’intervenir à temps », commente Anne-Lise Demortier.