Par rapport à leurs collègues européens, les travailleurs luxembourgeois déclarent avoir un niveau de participation élevé dans leur organisation. Un peu plus de six travailleurs sur dix (62,2 %) sont satisfaits du degré de participation ou de l’impact qu’ils ont dans l’entreprise où ils travaillent. Le Luxembourg se situe ainsi à la tête du peloton européen, après les Pays-Bas. Nos pays voisins, la France (58 %) et l’Allemagne (58 %), se portent un peu moins bien. La Belgique est même complètement à la traîne : seuls 44 % des travailleurs y sont satisfaits de leur niveau de participation.
La culture d’entreprise joue un rôle décisif dans la perception qu’ont les collaborateurs de leur participation. Dans les organisations hiérarchiques, présentant un environnement de travail très formalisé et structuré avec de nombreuses procédures, un peu plus de la moitié (51 %) des collaborateurs luxembourgeois (non exécutifs) estiment la participation insuffisante. C’est une différence importante par rapport à la moyenne générale (38 %). Dans les entreprises avec une culture familiale, des environnements de travail typiquement très conviviaux caractérisés par la tradition et la loyauté, ce chiffre est beaucoup plus faible (33 %).
La satisfaction ou l’insatisfaction des travailleurs par rapport à leur participation est étroitement liée à la confiance qu’ils accordent au management de l’entreprise. Plus la communication est ouverte et plus les collaborateurs soutiennent la stratégie de l’organisation, moins ils se déclarent insatisfaits de leur participation.
Graphique 2. Lien entre les possibilités de participation des travailleurs et la confiance qu’ils accordent au management
Les travailleurs luxembourgeois sont en outre très contents de pouvoir planifier eux-mêmes leur travail et d’avoir assez d’autonomie. Un peu plus de sept travailleurs sur dix (71,5 %) estiment ainsi avoir suffisamment de latitude pour régler leur propre travail, et près de huit sur dix (77,3 %) sont satisfaits de leur niveau d’autonomie et d’indépendance.
Sébastien Genesca, Managing Director SD Worx Luxembourg, commente ces chiffres. « Alors que la personnalisation de la relation employeur-travailleur est à la hausse et que les collaborateurs sont de plus en plus souvent aux commandes de leur propre carrière, il semble par ailleurs que leur participation dans les entreprises reste très limitée. Et c’est dommage, car des études internationales montrent que les travailleurs qui ont davantage leur mot à dire sont plus impliqués et plus engagés. Ils peuvent ainsi représenter une plus-value économique accrue pour l’entreprise. Les entreprises ont donc tout intérêt à donner suffisamment voix au chapitre aux travailleurs, et à les impliquer dans le processus de décision. C’est par exemple possible en travaillant avec des équipes plus petites, ce qui rend la communication plus directe et la collaboration plus transparente, et permet par conséquent de convertir plus rapidement les idées en actions. »